Titre original : Violent night
Titre québécois : Ô violente nuit
2022 - USA - 1h52 - Comédie fantastique
Vu au cinéma

Une équipe d'élite de mercenaires fait irruption dans un complexe familial la veille de Noël, prenant tout le monde en otage à l'intérieur. Cependant, ils ne sont pas préparés à un combattant surprise : le Père Noël est sur le terrain et il est sur le point de montrer pourquoi il n'est pas un saint.
Le réalisateur Tommy Wirkola a envie de rendre hommage à la fois à la saga Die Hard et à Maman j'ai raté l'avion. Lui vient alors l'idée de mettre en scène un Père Noël qui envoie des mandales dans des scènes d'action dignes d'un film de Bruce Willis. De base, on ne s'attendait pas à grand-chose, vu que ce réalisateur nous a surtout servi des nanards comme Dead Snow, Hansel et Gretel: Witch Hunters, ou encore le décevant Seven Sisters (et que son prochain film, qui sortira cette année, porte le doux nom de... Spermageddon). Alors voyons s'il est parvenu à faire en sorte que le Père Noël soit une ordure.
Le Père Noël (David Harbour) traverse une crise existentielle parce que l'humanité est de plus en plus méchante. Cette année encore, il se prépare à voler à travers le ciel du monde entier pour offrir à des enfants ingrats des cadeaux électroniques qui seront de toute façon obsolètes d'ici quelques semaines. L'esprit de Noël de notre Père Noël en personne est en train de s'éteindre. Son prochain arrêt ? La maison des Lightstone où la mère, Gertrude (Beverly D'Angelo), son fils Jason (Alex Hassell) et sa fille Alva (Edi Patterson) et leur famille respective. Le Père Noël est en train de savourer quelques cookies lorsqu'il entend des coups de feu. Un criminel qui se fait appeler Mr Scrooge (John Leguizamo) cherche le coffre fort de Gertrude et s'en prend à la fille de Jason (Leah Brady) ; et ça, le Père Noël n'approuve pas du tout.

Les fins d'année sont généralement riches en films de Noël, mais rares sont ceux qui ont le courage de nous montrer le célèbre personnage de manière radicalement différente. Et pour permettre d'assombrir le tableau, rien ne vaut en plus une famille dysfonctionnelle. Alva est alcoolique, son mari Morgan (Cam Gigandet) est un acteur qui se croit star des films d'action, et Gertrude est une mère qui ne sait pas montrer d'affection. On part un peu sur la même base que Krampus, en apprenant une leçon de Noël à grand coup de danger mortel, sauf qu'à la place de créatures fantastiques qui terrorisent une famille, ce sont des hommes armés.
Les deux scénaristes, Pat Casey et Josh Miller, n'ont pas du tout peur des références et n'hésitent pas à recréer à leur sauce des scènes d'autres films, comme Maman j'ai raté l'avion (les personnages disent d'ailleurs tout haut à quel point ce qu'ils viennent de faire ressemble au film en question). Le seul but de ce film est de vous divertir tout en transformant des paroles de chansons de Noël en slogan badass que le Père Noël cite en plein combat. Pourtant au début du film, ça partait plutôt mal, puisqu'on commence avec un Père Noël bourré dans un bar, qui va, une fois dans les cieux dans son traîneau, vomir sur la patronne du bar... Ça sentait bon le très mauvais film. Mais les choses s'arrangent par la suite et c'est une fois que le Père Noël entre dans l'action qu'on est happé.
David Harbour a l'air d'aimer chaque seconde qu'il passe à l'écran. Le Père Noël n'est pas invincible et ses combats sont brutaux. On en apprend d'ailleurs un peu plus sur son passé et ce qu'il était avant de devenir la légende qu'il est : c'était un viking nommé Nicomund le rouge, et il faisait plutôt partie de la liste des méchants garçons, à broyer le crâne de tous ses ennemis avec une masse. Cependant, on ne nous dit pas comment, il a pu passer de viking à Père Noël, comment le changement s'est produit. Ce qu'on sait, et il le répète plusieurs fois, c'est que le Père Noël lui-même n'a aucune idée de comment fonctionne la magie de Noël. La Mère Noël est citée dans le film et devait à l'origine y apparaître, mais a été coupée.

Si le début du film avait été mieux écrit, il aurait pu devenir un classique instantané. Et quand Harbour n'est pas à l'écran, le reste du casting paraît un peu fade ou trop stéréotypé. Leguizamo sort sans aucun problème du lot avec son Scrooge qui déteste Noël, mais ses hommes de main ont moins de présence. Le film est assez gore, les effusions de sang ne manquent pas, et n'est pas à mettre entre toutes les mains. C'est un peu la patte du réalisateur, qui aime ne pas se censurer. Mais si vous avez envie d'un film qui change un peu, c'est celui qu'il vous faut.
Points positifs
- David Harbour s'amuse vraiment
- Une fois l'action démarrée, on prend son pied
Points négatifs
- Un début un peu mou
- On nous donne un début d'explication sur l'origine du Père Noël sans tout nous donner
Violent Night est une très bonne surprise. Je n'en attendais pas beaucoup à cause de son réalisateur, et j'étais même étonné que David Harbour accepte le projet. Mais une fois le film réellement lancé, on comprend pourquoi. Un deuxième épisode est d'ores et déjà en cours d'écriture, dans lequel Harbour milite pour que Pedro Pascal joue le Lapin de Pâques et qu'Oscar Isaac joue la Petite Souris (enfin, la Fée des Dents aux USA), et que les trois soient confrontés à de méchants parents. On ne sait pas encore si son vœu va se réaliser, mais on adorerait voir ça !
La note de Critique Universe :

Écrivain et vidéaste multitâche. Fou, écrit tout un tas de trucs d’un intérêt plus ou moins relatif. Souvent confondu avec un panda (mais est en fait une licorne). Adepte du Body Positive. Un gamer sur console et un cinéphile averti (en vaut deux... oui j'ai aussi un humour moisi).