Scream 6

Titre original : Scream VI
Titre québécois : Frissons VI

Les survivants des derniers meurtres de Ghostface, les soeurs Samantha et Tara Carpenter et les jumeaux Chad et Mindy Meeks, quittent Woodsboro et entament un nouveau chapitre de leur vie à New York. Ils y sont à nouveau victimes d'une série de meurtres commis par un nouveau tueur.

Après un épisode qui se prenait pour un faux reboot et qui avait abandonné la numérotation dans son titre, voilà qu'un nouvel épisode débarque et se remet à utiliser la numérotation. Cette licence ne sait plus ce qu'elle veut. D'autant que Neve Campbell pour une fois ne fait pas son retour, insatisfaite du salaire qui lui était proposé (et on peut la comprendre si elle n'est pas augmentée au bout de 6 épisodes). Un nouveau film dans la franchise à peine un an après le précédent, on pouvait craindre le pire. C'est beaucoup trop rapide pour qu'on nous propose un vrai produit fini. Et pourtant...

L'absence de Sidney Prescott n'est finalement pas si choquante, car dans le genre du slasher movie, seul le tueur est commun à chaque suite. D'autant que son absence est plutôt bien expliquée et ça laisse la porte ouverte à un prochain retour si l'actrice le souhaite. Cet épisode se construit donc sur les bases mises en place lors du précédent film, avec le groupe de survivants (et des nouvelles têtes) et Gale Weathers (Courteney Cox), mais fait aussi revenir un personne aimé des fans, Kirby (Hayden Panettiere) dont la mort faisait débat depuis la sortie de Scream 4. En effet, Kirby était poignardée dans le quatrième épisode, mais la dernière fois qu'on la voyait, elle se vidait de son sang. Elle n'est jamais morte à l'écran et les fans ont donc débattu des années pour savoir si elle avait pu survivre, car quand un personnage meurt dans Scream, on le voit mourir à l'écran. Kirby était l'exception. Surprise, non seulement elle a survécu, mais elle est devenue agent du FBI.

Durant mes critiques des films précédents, j'ai souvent dit que j'en avais marre que tout tourne autour de Sidney (et de sa mère) et qu'il fallait qu'un jour, la franchise se décide à changer de cible. Me voilà donc comblé ! D'autant que le film précédent avait su nous présenter avec brio deux soeurs — Sam (Melissa Barrera) et Tara (Jenna Ortega) — dont le passé est lié ni plus ni moins qu'au tout premier Ghostface, Billy Loomis (Skeet Ulrich). Un thème qui va ici trouver un prolongement, car on n'en a pas fini avec le fait que Sam est hantée par l'esprit de son père, Billy. Le film reste cependant très méta, et c'est toujours aussi malaisant. Vouloir à ce point que les événements des précédents films ai donné naissance à une franchise cinéma nommée Stab (le film dans le film), c'est gênant. C'est une ficelle scénaristique bien trop grosse pour que tous les personnages puissent connaitre chaque élément des films dans lesquels ils n'étaient pas présents.

D'autres choses ne changent pas : Mindy (Jasmin Savoy Brown) va encore une fois nous faire un monologue pour nous expliquer les règles de ce genre de suite. Finalement, comme à chaque épisode les règles changent, on ne voit plus trop l'intérêt de ce monologue qui est devenu auto-parodique au point que ça vient dès le début du film nous gâcher la plupart des surprises. Mais ce qu'on retient de ce monologue, c'est qu'on nous dit que dans la suite d'un reboot, tout doit devenir plus gore. Et bordel, on ne nous ment pas. Scream 6 est sans conteste l'épisode le plus violent de la franchise ! Les meurtres s'enchainent, sont gores, et plus personne n'est à l'abri. Ghostface n'hésite pas à troquer son couteau pour des armes à feu.

On remarque d'autres différences qui rendent ce film original. Déjà, on a enfin quitté Woodsboro pour une nouvelle ville et ça aussi ça fait du bien ! Mais on s'aperçoit surtout que le groupe reste soudé durant tout le film. Là où chaque épisode précédent éclatait le groupe pour les faire se retrouver uniquement dans le dernier acte, ce nouvel épisode les garde ensemble d'un bout à l'autre. Le résultat, c'est qu'au lieu de juste vous soucier de l'héroïne, vous vous souciez désormais aussi du sort de ses amis. Et en même temps, cela permet au scénario de mieux développer chaque personnage, puisqu'ils sont plus longtemps à l'écran.

Le scénario n'oublie pas non plus de brouiller les pistes. Ce qu'on aime dans un Scream, c'est de chercher qui peut être le tueur. Fait-il parti du groupe d'amis principaux, des survivants ? Est-ce une personne nouvelle dans le groupe ? Ou quelqu'un d'autre ? Même Gale est soupçonnée à un moment ! Et pourquoi ce ne serait pas Kirby, qui a été traumatisée par le passé par un Ghostface ? On les soupçonne donc tous (oui, même Sam, après tout son père était un serial killer). Mais on est un peu déçu par la révélation finale. Vous vous souvenez de Scream 2, quand on nous révélait que le tueur était en fait la mère de Billy Loomis, personnage qu'on n'avait JAMAIS vu avant et donc qu'il était impossible de soupçonner ? Ben là c'est un peu pareil. Alors le tueur n'est pas un personnage qu'on ne voit pas dans le film, cette fois, mais c'est un personnage dont on se fout complètement de son motif à tuer.

Scream 6 sait malgré tout largement relever la franchise, bien mieux que l'épisode précédent. C'est un film brutal, dont on ne décroche pas tellement il est haletant. C'est sans conteste l'une des meilleures suites de la licence. Un septième épisode est inévitable au vu de la dernière scène du film, et pourrait nous entrainer dans une direction encore jamais vue dans le franchise. Un film qu'on recommande, qui peut plaire aussi bien aux fans de la première heure qu'aux nouveaux venus.

Maykel

Écrivain et vidéaste multitâche. Fou, écrit tout un tas de trucs d’un intérêt plus ou moins relatif. Souvent confondu avec un panda (mais est en fait une licorne). Adepte du Body Positive. Un gamer sur console et un cinéphile averti (en vaut deux... oui j'ai aussi un humour moisi).