Paranormal Activity : Next of Kin

Titre original : Paranormal Activity: Next of Kin

Margot, une jeune femme qui a grandi dans une famille adoptive, reçoit un jour une lettre d'un certain Samuel, qui se présente comme un membre de sa famille biologique. En compagnie de son ami Chris, elle décide de répondre à son invitation. Pour Chris, c'est l'occasion de tourner un documentaire.

Alors que la licence Paranormal Activity nous avait été annoncée comme terminée en 2015, Paramount décide de la sortir de ses cartons pour offrir du contenu original et exclusif à son service de streaming Paramount+. Nous faisons pour le coup un bond dans le temps puisque ce nouvel épisode se déroule huit ans après le précédent. Ce n'est pas un reboot de la franchise, contrairement à ce qu'ont annoncé pas mal de critiques (qui ne savent de toute évidence pas lire un site officiel), mais bien un nouvel épisode qui, au début seulement, ne semble pas avoir de réel lien et être indépendant. Pourtant, il nous réserve une surprise, qui vient compliquer une franchise déjà bien difficile à suivre.

Margot (Emily Bader) se rend à Scottsdale en Arizona avec son ami Chris (Roland Buck III), qui réalise un reportage sur elle : abandonnée à la naissance, elle s'apprête à rencontrer sa famille biologique. Elle est hantée depuis des années par le fait que sa mère l'a laissée devant la porte d'un hôpital et s'est sauvée. Elle n'a jamais su d'où elle venait, mais un homme sorti de nulle part nommé Samuel (Henry Ayres-Brown) la contacte pour lui dire qu'il est de sa famille. Et que sa mère était amish. Avec leur preneur de son, Dale (Dan Lippert), ils se rendent à la rencontre de Samuel pour en savoir plus sur la famille et peut-être obtenir des réponses sur l'abandon de Margot. Pourquoi sa mère a-t-elle traversé tout le pays pour l'abandonner ? Et est-elle encore en vie ?

La famille amish, dirigée par Jacob (Tom Nowicki), vit à l'écart des autres familles amish du coin. Margot obtient le droit d'accéder à la communauté avec sa caméra, mais avec comme règle stricte de n'approcher personne sans en demander la permission. Jacob lui demande aussi de rester loin de la forêt, car des ours rôdent et auraient déjà dévoré du bétail. Mais dès la première nuit, Margot se réveille pour découvrir par la fenêtre une procession de personnes tenant des torches. Elle pense tout d'abord qu'il s'agit d'une chasse pour éliminer la menace des ours. Mais les nuits qui vont suivre, Margot va commencer à entendre des bruits de pas au grenier. Et alors que personne ne lui donne d'information sur sa mère, Sarah, une petite fille va lui révéler qu'elle est toujours là, et qu'elle n'aime pas beaucoup Margot.

Le film se déroule alors exactement comme on s'y attendait : des événements étranges se déroulent tout d'abord la nuit et vont s'étendre doucement sur les journées. Ce qui rend l'ambiance ici particulièrement dérangeante (dans le bon sens), c'est le lieu où cela se déroule. La ferme isolée des amish n'est pas reliée à l'électricité. Tout est dans la pénombre, éclairé le soir à la bougie ou à la lampe à huile, ce qui donne également une importance au tournage vidéo, les caméras étant équipées de projecteurs et de vision nocturne. L'époque à laquelle se déroule l'histoire (2021) et le fait que ce soit un documentariste parfaitement équipé, avec du matériel de pointe (il y a même un drone !), qui soit derrière la caméra donne un nouvel aspect propre au film.

C'est un hybride entre le found footage habituel de la franchise et un documentaire professionnel, ce qui est au final très agréable. Parce qu'on commençait vraiment à se lasser, après sept films visuellement identiques. Ce qui surprend, c'est à quel point cet épisode est épique. Le réalisateur William Eubank nous propose des scènes vraiment effrayantes, jusqu'à un final grandiloquent, dans lequel Margot est poursuivie par le démon qui, pour une fois, a une apparence et une voix. Et quelle voix ! On ne l'entend qu'une fois hurler "Margot !", mais c'est à vous glacer le sang. Sa voix sature les enceintes de la télé, comme s'il hurlait d'outre-tombe à travers elles.

Maintenant, avec tout ça, vous vous demandez : "Mais quel est le lien avec le grand fil rouge de la licence ?" Le démon de ce nouvel épisode est nommé Asmodée. Lorsque les personnages cherchent des informations à son sujet, l'un d'eux tombe sur la légende d'Asmodée, du Livre de Tobi. Et nous y voilà : Tobi. Il faut se rappeler que ce sont les enfants de chaque film qui ont appelé le démon Tobi, il n'a jamais été confirmé que c'était son vrai nom. Jusqu'à ce que le site de Paramount indique à côté du nom Asmodée "aka Tobi". Tobi est donc bien le surnom d'Asmodée. Nous avons enfin le vrai nom du démon que nous suivons depuis huit films ! Pourquoi se fait-il passer pour Tobi face aux enfants ? Car Tobi (parfois orthographié Tobie ou Tobit) est dans la Bible celui qui a vaincu Asmodée. Une façon de se moquer de son ancien adversaire. Ce qui ne s'explique pas encore, c'est comment en 2013 (dans Ghost Dimension) il a pu s'incarner en être humain, et être à nouveau sans corps en 2021. Il nous manque une information sur les huit dernières années. Mais comme souvent dans Paranormal Activity, on en apprendra plus dans un prochain épisode.

Paranormal Activity : Next of Kin va diviser les fans. Je ne suis pas surpris que sa réception ait été un peu plus froide que la façon dont ma critique dépeint le film. Moi-même, dès le visionnage de la bande-annonce, étais peu motivé à l'idée de le voir, me disant que l'esprit de la franchise était perdu. Et pourtant, c'est probablement l'épisode que je préfère depuis longtemps. Les jump scare sont efficaces, la narration est bonne, et le casting est excellent. Et le dernier acte est fort, nous offrant du contenu encore jamais vu dans la franchise. Ce film sait parfaitement ce qu'il doit être, et il le fait bien.

Maykel

Écrivain et vidéaste multitâche. Fou, écrit tout un tas de trucs d’un intérêt plus ou moins relatif. Souvent confondu avec un panda (mais est en fait une licorne). Adepte du Body Positive. Un gamer sur console et un cinéphile averti (en vaut deux... oui j'ai aussi un humour moisi).