Fiche technique
Testé sur : PlayStation 4
Egalement disponible sur : Xbox One / Switch / PC
Editeur / Développeur : Bandai Namco / Tarsier Studios
Genre : Plate-formes
Nombre de joueurs : 1 joueur

En 2017, le studio Tarsier nous offrait une aventure contemplative sombre. Un jeu de plateformes à la difficulté peu relevée mais dont l'ambiance fascinait. Retour, quelques années plus tard, sur ce jeu à la durée de vie minuscule, mais qui a bien des atouts dans sa manche.

Minimaliste dans sa narration, le jeu n'offre absolument aucun dialogue. C'est bien simple, le nom du personnage principal, le lieu, la raison de cette quête, rien de tout ça ne vous sera expliqué. Tout est cryptique d'un bout à l'autre. De l'aveu des développeurs, leur but était de retranscrire l'expérience difficile que les enfants traversent en grandissant. Notre personnage est ainsi fragile et sans défense. Les rares ennemis que vous croiserez au cours des cinq chapitres, il sera donc préférable de les éviter. Par ailleurs, chaque chapitre vous réserve un type d'ennemi particulier (voire, d'ailleurs, un seul ennemi qui vous suit tout au long du chapitre, parfois).

On est rapidement happé par son ambiance glauque qui rappelle l'esthétique de La Cité des Enfants Perdus, de Jean-Pierre Jeunet. On a aussi cette impression d'animation en pâte à modeler, chère à Henry Selick dans Coraline, par exemple (dont l'héroïne du film porte un ciré jaune, comme celle du jeu). Cette réussite visuelle s'accompagne d'un sound design lui aussi minimaliste, mais adapté au contexte. Et le tout se déroule dans un endroit indéfinissable. On pense, durant les premiers chapitres, se trouver sur un bateau, car l'image du jeu tangue en permanence. Pourtant, rapidement, on se rend compte qu'on peut sortir du bâtiment pour en rejoindre un autre. Et par la suite, on découvre qu'on est sur une île et qu'un bateau y accoste. Tout est fait pour nous désorienter.

La prise en main est simple. Notre personnage peut sauter, tirer/pousser des objets, porter des charges, lancer des objets et s'accrocher pour grimper aux éléments ou se balancer. On est également équipé d'un briquet qui nous permet d'éclairer les zones sombres ou allumer des bougies. Cela dit, ce briquet s'avérera inutile si vous n'êtes pas un chasseur de trophées qui veut débloquer la récompense pour avoir allumé toutes les bougies du jeu, car ça ne sert vraiment à rien d'autre. Même éclairer les zones sombres s'avère inutile. Le fait que l'on puisse également se déplacer en profondeur n'apporte pas grand-chose, à part des chutes idiotes à cause d'une caméra mal placée. D'autant plus énervant que, parfois, les points de sauvegardes sont loin de l'endroit où vous êtes tombé... et que vous allez retomber peut-être plusieurs fois.

On peut utiliser les éléments de décor pour se cacher des ennemis, mais il est parfois difficile de comprendre leur logique. Ainsi, dans l'un des premiers chapitres, nous sommes poursuivis jusque dans un ascenseur par un ennemi aveugle aux bras immenses, qui vous repère au son. Vous vous retrouvez coincé dans l'ascenseur avec lui le temps qu'on descende de quelques étages. En grimpant en hauteur et en restant immobile, l'ennemi finit immanquablement par nous repérer sans raison. Mais en restant à ses pieds, à quelques millimètres de l'une de ses mains, on est indétectable. Autant dire qu'on est mort de nombreuses fois avant de comprendre ce qu'il fallait faire. Heureusement, les autres énigmes sont simples et compensent cette frustration.

Le jeu sait se renouveler pour ne jamais vous proposer deux fois la même mécanique ou vous donner l'impression de parcourir deux fois le même décor. Chaque chapitre propose même ses propres codes de progression pour alterner infiltration, exploration et fuite. Mais, petit jeu indépendant oblige, l'aventure se termine très vite, et la durée de vie du jeu est d'à peine quatre heures en prenant son temps. Ce qui nous laisse sur notre faim, d'autant que le dernier chapitre est un peu bâclé et que le message que veut véhiculer le jeu n'est pas très compréhensible. Au final, on ne sait toujours pas contre qui on se bat ni pourquoi on le fait. On ne sait même pas ce qu'est vraiment le personnage qu'on dirige.

Points positifs

  • Une esthétique incroyable
  • Pas répétitif
  • Le sound design est réussi

Points négatifs

  • On ne comprend pas vraiment l'histoire
  • Le gameplay est parfois frustrant
  • Beaucoup trop court

Little Nightmares propose un voyage intéressant, mais un peu brouillon. Son univers est accrocheur, mais se réserve à ceux qui favorisent l'ambiance et l'immersion. C'est une expérience qui ne manque pas de qualités, c'est juste qu'il ne s'agit pas d'un jeu avec une grande rejouabilité. Le studio Tarsier signait ici son premier jeu indépendant (après avoir travaillé pour Sony sur la licence LittleBigPlanet), alors on peut lui excuser ses erreurs, en leur souhaitant de s'améliorer pour la suite.

La note de Critique Universe :

Note : 2.5 sur 5.
La note des visiteurs : (votez)

Toutes les captures d'écran de cette critiques ont été prises par nos soins sur PlayStation 4 Pro.

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