Des profondeurs les plus sombres des Monts Brumeux, aux forêts majestueuses de la capitale Elfique de Lindon, à l'île royaume à couper le souffle de Numenor, et jusqu'aux confins les plus éloignés du monde, ces royaumes bâtiront des légendes alors que la réémergence tant redoutée du mal en Terre du Milieu arrive.
La note de Critique Universe :
Juste avant de quitter Amazon, Jeff Bezos s'est fait un dernier plaisir. Son rêve depuis toujours était de voir Le Seigneur des Anneaux adapté sur Prime Video en série. Il a tout mis en oeuvre pour que, même après son départ, la production puisse se dérouler sans chercher à réduire les coûts. Il fallait que le spectacle soit grandiose, sans regarder à la dépense. Et avec un budget de quasiment 1 milliard de dollars (dont 250 millions rien que pour acquérir les droits d'adaptation), cette saison 1 ne lésine sur aucun point et devient la série la plus chère jamais produite ! Mais elle parvient surtout à satisfaire à la fois les puristes de JRR Tolkien (et du Silmarillion en particulier) et à amener un nouveau public qui ne connait pas forcément la Terre du Milieu ou seulement par les films de Peter Jackson (qui ont déjà plus de 20 ans).
La série se déroule durant le Deuxième Âge de la Terre du Milieu, mais condense considérablement des événements qui se sont passés sur plusieurs millénaires dans l'oeuvre de Tolkien. Pour autant, la série n'est pas non plus trop rapide. Les premiers fameux anneaux du titre ne sont forgés que dans le tout dernier épisode de la saison. Et le temps passé avec les différents personnages ne parait jamais gâché, laissant l'occasion aux scénaristes de nous montrer les lieux où vivent les Elfes, les Hommes, les Piévelus et les Nains. Le Deuxième Âge voit naitre des conflits au moins aussi dangereux que ceux du Troisième Âge, avec des clans qui se divisent et doivent gérer des problèmes politiques.

Les différents arcs narratifs s'entremêlent et se séparent à nouveau au fur et à mesure des épisodes. Certains personnages sont même mis de côté pendant un ou plusieurs épisodes entiers. C'est une structure qui fonctionne plutôt bien, mais qui nous fait ressentir une certaine lenteur parfois, comme durant les épisodes 4 et 5 qui se déroulent au Royaume de Númenor. Cette lenteur est toutefois nécessaire car elle permet d'introduire divers personnages clés qui vont jouer un rôle important à la fin du Deuxième Âge. Certains seront même abandonnés en cours de route comme le Balrog ou même Isildur, alors qu'on les sait bien vivants.
Les personnages les plus au centre de cette première saison sont Galadriel (Morfydd Clark) et Elrond (Robert Aramayo). Ils seront devenus des légendes lorsqu'on les retrouvera dans Le Seigneur des Anneaux et pour cela, Les Anneaux de Pouvoir parvient à mettre en place le développement de leur version plus jeune. Nous sommes témoins de qui était Galadriel avant d'être une belle mais impitoyable Reine Elfe, tout en découvrant que dans sa jeunesse, Elrond était un ambitieux semi-elfe diplomate qui voulait prouver sa valeur sans sacrifier son honneur.
C'est principalement les relations entre Elrond et les Nains de Khazad-dûm, en particulier avec Durin (Owain Arthur), qui sont mises en avant. Et le duo que Elrond forme avec Durin n'est pas sans rappeler celui de Legolas et Gimli. Il y a une véritable chaleur qui se dégage des scènes entre ces deux personnages, malgré tout le maquillage que doit porter Arthur pour le transformer en Nain. Ce qui nous permet d'ailleurs de découvrir les fameuses femmes Nain, dont Disa (Sophia Nomvete), la femme de Durin. Quelques nouveaux personnages ont été créés pour les besoins de la série : la romance entre le soldat Elfe Arondir (Ismael Cruz Cordova) et la guérisseuse Bronwyn (Nazanin Boniadi) ajoute une très bonne perspective sur les conséquences de la guerre contre Morgoth qui ont mené les Elfes en Terre du Milieu. Les nomades Piévelus servent le même but que leurs descendants les Hobbits, étant à la fois là pour l'effet comique et pour la partie aventure grand public. Daniel Weyman n'a pas grand-chose à faire dans cette saison dans son rôle de L'Étranger tombé du ciel, et on espère que la prochaine saison apportera quelques explications sur son origine, mais Markella Kavenagh est charmante dans son personnage de Nori, la Piévelu.

Il est à noter que, c'est bien confirmé, cette série n'est pas Canon à l'univers cinématographique déjà établi. Il va probablement y avoir des changements, alors il ne faut pas se focaliser là-dessus. La grande question de cette saison est de savoir qui est Sauron et tout est fait pour qu'on soupçonne chaque nouveau personnage un peu mystérieux qui nous est présenté, sauf celui qui au final sera vraiment Sauron. Cette série est impressionnante dans sa narration, mais aussi visuellement. On en n'a pas encore parlé, mais si vous possédez une télé 4K, c'est la série par excellence à regarder. C'est comme si Amazon n'avait effectué aucune compression de l'image, la qualité est juste incroyable ! Et on a hâte de voir la prochaine saison, même s'il va encore falloir attendre jusqu'en 2024 pour ça.
Fiche technique
Titre original : The Lord of the Rings : The Rings of Power
Pays : USA
Année de diffusion : 2022
Genre : Heroic Fantasy
Plateforme/Chaine : Amazon Prime Video
Créée par : J.D. Payne et Patrick McKay
Nombre d'épisodes et durée : 8 épisodes de 1h10 (format long)
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Écrivain et vidéaste multitâche. Fou, écrit tout un tas de trucs d’un intérêt plus ou moins relatif. Souvent confondu avec un panda (mais est en fait une licorne). Adepte du Body Positive. Un gamer sur console et un cinéphile averti (en vaut deux... oui j'ai aussi un humour moisi).