Titre original : Knock at the cabin
Titre québécois : La cabane isolée

2023 - USA - 1h40 - Thriller
Vu au cinéma

Tandis qu'ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S'ils refusent, l'apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu'il ne soit trop tard.


M. Night Shyamalan avait débuté sa carrière en grande pompe et surprit tout le monde avec Sixième Sens et les quelques films qui ont suivi. Jusqu'à Le Village et tout ce qu'il a entrepris ensuite, qui l'ont fait plonger dans le banal, l'idiot et le peu surprenant. Ce n'est qu'avec la série Servant qu'il a réellement su ressortir la tête de l'eau. Pourtant, au cinéma, ses projets originaux continuaient à être inintéressants, comme Old en 2021 qui n'était qu'à peine moyen. Cette année, il revient avec l'adaptation du roman La Cabane aux confins du monde de Paul G. Tremblay sorti en 2018, qui a remporté plusieurs prix littéraires (et qui n'a été traduit en français qu'après la sortie de ce film !).

Eric (Jonathan Groff), Andrew (Ben Aldridge) et leur fille Wen (Kristen Cui) sont en vacances dans une cabane dans les bois de Pennsylvanie. Wen est approchée par Leonard (Dave Bautista), un homme calme mais très intimidant qui l'informe que seule elle et ses pères peuvent l'aider à sauver le monde. Wen sait qu'elle ne doit pas parler à des étrangers et retourne rapidement dans la cabane pour alerter ses deux papas que des gens sont dans les bois et se dirigent vers eux. Leonard et ses trois collègues Redmond (Rupert Grint), Sabrina (Nikki Amuka-Bird) et Adriane (Abby Quinn) envahissent alors la cabane. Ces intrus annoncent à la famille qu'ils doivent désigner l'un d'eux en sacrifice pour sauver le monde et que s'ils ne font pas ce choix, le malheur s'abattra sur l'humanité.

Ce film marque enfin le retour du Shyamalan des débuts, celui dont on attendait tant le retour au cinéma. L'histoire se déroule dans un lieu unique, si on ne compte pas les quelques flashbacks racontant comment le couple en est venu à adopter Wen. Un huis-clos qui pourrait d'ailleurs parfaitement être adapté en pièce de théâtre. Le casting est incroyable dans son ensemble, de Rupert Grint que Shyamalan semble décidément beaucoup apprécier depuis Servant, jusqu'à Dave Bautista qui prouve enfin qu'il sait jouer. Parce que oui, tout le monde sait que je ne porte pas Bautista dans mon coeur et que je le trouve particulièrement mauvais, mais ici, il sait nous délivrer une performance remarquable. Comme quoi, quand il est bien dirigé... Leonard est sans conteste le meilleur rôle à ce jour de la carrière de Bautista.

L'adorable Kristin Cui est le parfait opposé de Bautista : minuscule (à côté de ce géant) et douce. Comme précisé, il y a des flashbacks qui posent les bases du couple gay formé par Groff et Aldridge, de leur vie de couple à l'adoption de Wen en passant par leur mariage. On nous dépeint leur amour avec ses hauts et ses bas, dans le détail, et chaque décision qu'ils ont prise au cours de leur vie et qui les a mené à cet instant. Groff est le côté tendre du couple alors que Aldridge a plus d'appréhension envers les autres. Mais on peut s'identifier aux deux dans cette situation. C'est un couple qui s'aime et qui s'est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment.

Le film passe son temps à jouer avec nos nerfs, on ne sait plus sur quel pied danser. Est-ce que cet apocalypse est réel ? Est-ce une machinerie ? Est-ce que ces étrangers font partis d'une secte ? Pourquoi Leonard, Redmond, Sabrina et Adrianne sont aussi sûrs de leurs destinées ? Est-ce juste un plan pour terroriser un couple gay ? Et avant que vous ne fassiez la remarque, oui, c'est absolument vital au scénario qu'un couple gay soit au centre d'une décision sur laquelle repose le sort du monde entier. L'histoire n'aurait pas pu être la même avec un couple hétéro.

Le film n'est pas exempt de défauts, mais on est loin d'une catastrophe. Je me suis tout de même renseigné sur le livre (après avoir vu le film) et si le début du livre et du film sont plutôt alignés, la fin du film est différente. Plus claire, plus visuelle, ce qui est normal pour un film, mais cela change un peu la tension. Le livre propose une fin bien plus ambigüe. Là où le film nous donne clairement la réponse à la question principale du scénario, le livre laisse planer le doute. L'une n'est pas meilleure que l'autre pour autant. Mais d'un Shyamalan, on attend un final qui nous retourne le cerveau et nous surprenne sauf qu'ici, il préfère aller droit au but.

Points positifs

  • Le casting
  • Les rebondissements
  • On ne sait plus sur quel pied danser

Points négatifs

  • La révélation finale est intéressante, mais peut-être trop évidente

Knock at the cabin est l'oeuvre la plus mature de Shyamalan. Et il y a tout un lore à explorer, car on nous apprend assez rapidement dans la première demi-heure du film que ce n'est pas la première fois que cette situation se produit et qu'un couple doit faire ce choix. On pourrait donc transposer à nouveau cette histoire ailleurs sur toute une franchise. Il y a beaucoup de choses que la fin laisse en suspend (mais probablement que le livre en parle). Avec son excellent casting et sa tension constante, vous serez scotchés à votre fauteuil du début à la fin.

La note de Critique Universe :

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