John Wick Parabellum

Titre original : John Wick: Chapter 3 – Parabellum
Titre québécois : John Wick : Chapitre 3 - Parabellum

John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l'intérieur même de l'Hôtel Continental. Excommunié, tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête est mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.

Vous savez ce que je pense de cette franchise et vous vous demandez pourquoi je m'obstine à regarder le troisième film ? Parce que j'ai vraiment espoir que la série s'améliore. Maintenant on a compris le point : il ne sert plus à rien de chercher un semblant de scénario dans cette licence, on se contente de poser le cerveau et d'en prendre plein les yeux. Parfois, ça ne fait pas de mal. Encore faut-il que ce soit bien mis en scène, assez pour qu'on oublie le coté décérébré de l'aventure. Je me rappelle encore au début des années 2010, quand Keanu Reeves était devenu un meme avec cette photo de lui, assis sur un banc, l'air complètement perdu avec un sandwich à la main. Eh bien cette photo de lui semble avoir pris vie ici, avec un film dans lequel Keanu semble en plein trip.

Le film commence à la seconde près là où le précédent se terminait. John Wick (Keanu Reeves) a été excommunié, il est banni de la protection de l'hôtel Continental et son manager Winston (Ian MchShane) a mis un contrat sur sa tête. Tous les assassins de New York (ce qui semble désigner absolument tous ses habitants, dans cet univers) veulent toucher la prime de 14 millions de dollars pour abattre Wick. Ce dernier tente d'entrer en contact avec son ancienne associée (Anjelica Huston) qui pourra le faire discrètement voler vers le Maroc. Là-bas, il demande l'aide de Sofia (Halle Berry) pour renégocier ses droits au Continental.

Ne cachant même plus son statut de film "qui en fait toujours plus", cet épisode nous promet donc une fin (ou pas) au cliffhanger que l'épisode précédent avait laissé. Wick est en fuite, trempé sous la pluie, sans arme, en sang, à la recherche d'un havre de paix loin de la centaine de personnes qui le poursuivent. Comme c'est désormais une licence faite pour les fans, ne vous attendez pas non plus à ce que l'aventure commence avec un résumé des épisodes précédents. Vous les avez loupé ? Démerdez-vous. Et le film n'attend pas non plus pour nous lancer dans la première scène d'action avec des combats rapprochés assez violents. Si c'est pour nous mettre dans le rythme, malheureusement, du haut de ses 2h11, on va avoir beaucoup de temps pour s'ennuyer. Parce que peu de scène d'actions, c'est chiant, mais trop, c'est lassant.

Les scènes sont si violentes que ce n'est plus à la limite du comique, c'est carrément si drôle que ça nous fait exploser de rire. Le niveau de ridicule est si élevé que quand Wick et son nouvel ennemi (Mark Dacascos !) s'affrontent dans une salle remplie (sans absolument AUCUNE raison) de centaines de vitres parfaitement espacées, on se doute qu'il va y en avoir quelques unes de cassées. Mais c'est encore pire que ça : ils prennent plaisir à les traverser, une à une, de différentes manières. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule vitre dans la pièce. C'est tellement idiot que les dix premières nous font rire, et les suivantes nous font soupirer.

C'est toujours dans ses séquences d'action que le film fonctionne le mieux, dû au statut d'ancien cascadeur de son réalisateur. Les plans et cadrages sont inspirés, artistiques, le réalisateur a confiance en sa caméra. C'est une continuité naturelle de son précédent travail, on sent qu'il devient plus mature à ce niveau. Malheureusement, vu qu'il ne sait filmer que ça et qu'on a dû le lui répéter sur les deux précédents épisodes, il n'y a quasiment plus que de l'action, ce qui déssert un peu le film. Attention hein, je n'attendais pas non plus un scénario développé venant d'une franchise dont le point de départ est la vengeance pour avoir tué un chiot. Mais au moins des pauses entre les scènes d'action où Keanu jouerait avec deux ou trois expressions faciales différentes.

Malgré quelques effets en CGI un peu trop visibles, les scènes d'action restent principalement tournées par des cascadeurs, ce qui est plutôt phénoménal. Evidemment, on ne cherche plus la moindre crédibilité dans cet univers où tout le monde est un chasseur de primes, ça fait longtemps qu'on a perdu tout espoir que ce soit un peu plus expliqué. Mais est-ce ce qu'on demande au film ? Les fans y trouveront encore plus d'action et seront heureux, les autres verront quand même un film légèrement supérieur aux deux précédents, parce qu'il n'a plus l'air aussi cheap. Le vrai problème en fait, c'est Keanu qui a vraiment besoin de prendre des cours de comédie à 55 ans.

John Wick Parabellum démarre sur la meilleure scène d'action de la franchise mais peine à conserver ce niveau de qualité. Dans l'ensemble, le film est le meilleur des trois, malgré un final qui se sent à des kilomètres parce que bon, il faut pouvoir créer des suites à cette franchise qui rapporte. Le film est beaucoup trop long, surtout vu sa nature auto-parodique (les blagues les plus courtes sont les meilleures) et fini par trop se prendre au sérieux. Un épisode au-dessus des précédents, mais encore tout juste moyen.

Maykel

Écrivain et vidéaste multitâche. Fou, écrit tout un tas de trucs d’un intérêt plus ou moins relatif. Souvent confondu avec un panda (mais est en fait une licorne). Adepte du Body Positive. Un gamer sur console et un cinéphile averti (en vaut deux... oui j'ai aussi un humour moisi).