Titre original : Dungeons and Dragons: Honor among thieves

2023 - USA - 2h16 - Heroic fantasy
Vu au cinéma

Saga : Donjons & Dragons (Reboot)
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Un charmant voleur et une bande d'aventuriers improbables se lancent dans une quête épique pour récupérer une relique perdue, mais les choses tournent dangereusement mal lorsqu'ils se heurtent aux mauvaises personnes.


Donjons et Dragons est une licence compliquée à adapter car l'univers est très riche et il faut savoir faire du tri sans dénaturer. Déjà trois adaptations (en 2000, 2005 et 2012) ont été faites et elles se sont toutes cassées la gueule sans exception. À ce niveau-là, c'est de l'obstination de vouloir à tout prix faire un quatrième film en connaissant le passif de la licence. Surtout qu'on avait beau nous promettre un reboot complet de la franchise, le premier trailer sur fond de musique pop ne nous avait pas du tout convaincu, avec son montage beaucoup trop moderne pour ce type d'univers, et un quatrième désastre était à prévoir. Cependant, parfois, les bandes-annonces sont trompeuses.

Les personnages du film représentent les classes que l'on peut choisir au début d'une partie de Donjons et Dragons – et dans notre cas précis, une partie qui consisterait à sauver une fille des griffes d'un seigneur traitre (Hugh Grant) en s'introduisant discrètement dans son domaine –. Edgin (Chris Pine) est un barde humain – dans cet univers, les bardes sont des espions – qui passe son temps à planifier ce sauvetage, mais qui doit improviser sans cesse parce que ses plans ne se déroulent jamais comme prévu. Holga (Michelle Rodriguez) est une barbare humaine badass dont chaque combat est un plaisir pour les yeux. Xenk (Regé-Jean Page) est un paladin humain qui vole la vedette dans chaque scène où il est présent. Simon (Justice Smith) est un magicien humain très peu doué. Enfin, Doric (Sophia Lillis) est une druide tieffeline qui n'apprécie pas beaucoup les humains.

Le duo John Francis Daley et Jonathan Goldstein ont écrit mais aussi réalisé le film ensemble. Ils ont opté pour une approche plus légère que les films précédents et il semblerait que ce soit pile ce qu'il fallait à cet univers. Souvent comparé au Seigneur des Anneaux, le jeu de plateau Donjons et Dragons, bien que sérieux, laisse toutefois plus de place à la déconne que le livre de Tolkien, comme l'a déjà prouvé la série La légende de Vox Machina. Cet univers dense est ici rendu parfaitement digeste : des Mages Rouges ont corrompus des innocents et notre équipe de héros doit explorer le monde pour chercher des artéfacts ayant des pouvoirs magiques. Daley et Goldstein ne cherchent jamais à trop nous abreuver d'informations ou de détails, et se contentent de simplement nous raconter ce qui est nécessaire à la compréhension de leur récit.

Les décors sont splendides et on passe d'un village construit en hauteur dans les arbres à une petite ville dont l'architecture moyenâgeuse rappelle les grandes heures de l'heroic fantasy. Les costumes sont au top et, lorsque c'est possible, le duo de réalisateurs a favorisé les effets spéciaux visuels plutôt que l'image de synthèse. Le bestiaire est donc composé le plus souvent possible de personnes en costumes d'oiseaux humanoïdes ou d'hybrides dragons-humains. Une scène dans un cimetière met aussi ce type d'effet en avant, avec des cadavres qui reviennent à la vie le temps qu'on leur pose des questions. Il y a, certes, des effets en CGI, mais là étrangement ça n'est pas à la hauteur. C'est même étonnant qu'en 2023, certains effets spéciaux en CGI de ce film soient de moins bonne qualité que ceux du Seigneur des Anneaux, qui date d'il y a 22 ans déjà !

Les inconditionnels du jeu Donjons et Dragons ne sont pas pour autant lésés puisque le film regorge d'easter eggs – on l'attendait tous, ce faux coffre à trésor qui est en fait un monstre –. Les deux scénaristes en profitent même pour glisser des blagues visant les game masters qui compliquent beaucoup trop certaines énigmes, ou créent des défis absurdes. Avec ses 2h16, le film est cependant un peu trop long et on sent que certaines choses auraient pu être coupées pour ne pas casser le rythme. Mais ce n'est pas non plus une catastrophe, on passe tout de même un bon moment.

Reste que Michelle Rodriguez fait du Michelle Rodriguez, ce qui peut un peu exaspérer. Elle joue toujours le même genre de personnage et n'a qu'une seule expression faciale. C'était déjà une badass dans la saga Fast and Furious, ça l'était aussi avant ça dans Resident Evil, et honnêtement, je ne me souviens pas d'elle dans un rôle où elle ne casse pas des gueules. La voir jouer une barbare ici est un peu redondant. Heureusement, cet effet de lassitude disparait vite une fois qu'on est dans le film et qu'on s'amuse avec les personnages.

Points positifs

  • L'univers est (enfin) bien retranscrit
  • Aussi bien adapté aux néophytes qu'aux fans
  • Des décors somptueux
  • Plein d'humour

Points négatifs

  • Quelques effets en CGI ratés
  • Michelle Rodriguez encore utilisée pour le même genre de rôle
  • Un peu trop long

Donjons et Dragons : L'honneur des voleurs n'est pas aussi épique qu'un Seigneur des Anneaux, mais au final ce n'est pas ce qu'on lui demande, et il sait parfaitement marquer sa différence. Malgré une bande-annonce trompeuse qui donnait une mauvaise impression du film, c'est une très bonne surprise. Si vous êtes venus pour un univers de créatures mystiques, de magie et de combats, vous ne serez pas déçus.

La note de Critique Universe :

Note : 3.5 sur 5.
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